Les autorités de Moscou sont claires : s’il ne soumet pas à la récente loi russe sur le stockage de données
numériques, Facebook sera définitivement banni de la Russie. Pour rappel, cette loi contraint les sociétés
internet à stocker les données personnelles de leurs utilisateurs en Russie, et sur des serveurs locaux.

Facebook sur la sellette
Dans une déclaration faite à l’agence de presse Interfax, Alexandre Jarov,
patron de l’autorité nationale Russe de surveillance des télécommunications,
a rappelé l’obligation pour les sociétés internet de respecter la loi portant
sur le stockage des données numériques des utilisateurs russes. Pointant
du doigt le réseau social Facebook, Il a affirmé : « La loi doit être respectée par tous. […]
Soit nous ferons respecter la loi, soit l’entreprise cessera de fonctionner
sur le territoire de la fédération russe, comme cela est malheureusement
arrivé à LinkedIn. Aucune exception n’est envisageable.» Bien que conscient de l’importance du nombre d’utilisateurs
Facebook en Russie, M. Jarov rappelle qu’il n’est pas le seul et que d’autres réseaux sociaux locaux tels
que Vkontakte et Odnoklassniki existent. Cette déclaration intervient à l’approche des présidentiels russes,
mais aussi après que Facebook ait décidé de coopérer avec le congrès américain dans le cadre
de l’enquête en rapport avec l’élection de Donald Trump.

Une réaction de Facebook attendue avant 2018

L’autorité de régulation russe dit donc attendre que Facebook l’informe des mesures qu’elle compte prendre dans ce sens.
Elle précise par ailleurs que des mesures seront prises en 2018 si le réseau social ne se soumet
pas à la législation locale. Facebook se voit donc contraint de se mettre en règle au risque d’être bloqué
comme LinkedIn, banni l’année dernière suite à son refus de se conformer à ladite loi, et « d’espionner » ses utilisateurs russes.

La restriction russe

Intitulée 242-FZ, la fameuse loi adoptée en 2014 et entrée en vigueur en 2015 stipule que toute entreprise
détenant des données personnelles de citoyens russes (Sociétés de e-commerce, réseaux sociaux,
systèmes de réservation de voyage, compagnies d’assurance, fournisseurs d’accès, etc.)
doit les stocker sur des serveurs se trouvant physiquement sur le territoire russe. Certaines grandes enseignes
telles que Ebay s’y sont déjà conformées et Twitter s’engage à entrer dans les normes d’ici à la mi-2018.
La Russie a déjà censuré un peu plus de 200 000 pages en 5 ans et s’apprête par ailleurs à
interdire l’usage des VPN (réseaux privés virtuels), qui permettent notamment de contourner la censure, dès le 1er Novembre 2017.